Les utilisateur·ice·s de smartvote expriment régulièrement le souhait d’une comparaison entre les réponses smartvote des parlementaires élu·e·s et leurs comportements au Parlement. Que signifient ces analyses?

Ce type d’analyses a déjà été réalisé à plusieurs reprises. Une publication scientifique, reprise par les médias, s’était penchée sur la question en 2010. Une nouvelle analyse a été conduite pour le « 20 Minutes » en 2013.

dans environ 80 % des cas, le comportement de vote au Parlement correspond aux réponses smartvote

Toutes les évaluations ont donné des résultats très similaires : dans environ 80 % des cas, le comportement de vote au Parlement correspond aux réponses smartvote. Il y a bien sûr des différences entre les parlementaires, notamment selon les partis et le temps passé au parlement. En effet, les parlementaires nouvellement élu·e·s ou ayant des réponses plutôt inhabituelles par rapport la ligne de leur parti sont ceux qui doivent réadapter le plus fréquemment leurs positions à la majorité du groupe parlementaire après les élections. Par ailleurs, les partis du centre sont souvent plus enclins aux compromis que ceux situés aux extrémités de l’hémicycle politique.

Ces résultats ont été présentés et interprétés de manière très différente selon les médias. En particulier, l’article de 20 Minuten qui, en 2013, a soulevé beaucoup de questions en faisant la distinction entre des politicien·ne·s dit·e·s « honnêtes » et « malhonnêtes ». Nous n’avons évidemment eu aucune influence sur le choix de ces titres. Nous avons pu exprimer clairement notre point de vue sur ce sujet lors d’une interview.

Les parlementaires qui se classent en fin de liste ne sont en soi pas moins bons que celles et ceux qui figurent en tête.

L’analyse n’a en effet pas grand-chose à voir avec l' »honnêteté » ou la « malhonnêteté » dans le sens de la vérité et du mensonge. Les parlementaires qui se classent en fin de liste ne sont en soi pas moins bons que celles et ceux qui figurent en tête.

Les points suivants sont importants pour nous lorsqu’il s’agit de comparer les réponses smartvote avec le comportement de vote au Parlement :

  • Ces évaluations ne portent que sur une sélection thématique limitée et non sur les 75 questions du questionnaire. En raison du nombre plutôt faible de votes, les résultats ne doivent ainsi pas être surestimés.
  • Le niveau général de cohérence est relativement élevé. Beaucoup de parlementaires, même dans les rangs inférieurs, ont un petit nombre d’écarts très importants, ce qui nous semble tout sauf dramatique.
  • Les parlementaires peuvent généralement donner de bonnes raisons pour expliquer ces écarts. Il arrive que les politicien·ne·s changent d’opinion (ligne de parti uniforme) par loyauté envers leur propre parti ou que les élu·e·s revoient leurs exigences à la baisse pour une politique plus pragmatique orientée vers des solutions et moins façonnée idéologiquement. Ce sont là des qualités importantes pour des politicien·ne·s.
  • Les réponses smartvote sont à replacer dans leur contexte temporel. Celles-ci reflètent en effet des positions exprimées à un moment précis. Cependant, les politicien·ne·s sont aussi sensibles aux changements. De nouvelles expériences et connaissances peuvent par exemple faire changer leur perspective au fil du temps. Cela peut conduire à des réajustements d’opinion qui ne sont pas blâmables s’ils sont justifiés.

L’évaluation de la qualité du travail d’un·e parlementaire ne doit pas se faire uniquement sur la base du classement dans cette comparaison.

Savoir si les politicien·ne·s tiennent leurs promesses électorales est une information importante pour les électeur·ice·s. Toutefois, l’évaluation de la qualité du travail d’un·e parlementaire ne doit pas se faire uniquement sur la base du classement dans la comparaison. Nous considérons que nos élu·e·s sont dignes de confiance, et ce aussi au regard de cette évaluation.


[1]     Schwarz, Daniel, Lisa Schädel und Andreas Ladner (2010): Pre-Election Positions and Voting Behaviour in Parliament: Consistency among Swiss MPs. Schweizerische Zeitschrift für Politikwissenschaft (SPSR) 16(3): 533-564.


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